En 2025, les ventes de vêtements en ligne dépassent pour la première fois celles des magasins physiques en Europe de l’Ouest, selon Euromonitor. La croissance annuelle du marché du prêt-à-porter atteint 5,6 %, stimulée par l’essor du e-commerce et de la seconde main. Les t-shirts basiques et les sneakers unisexes s’imposent en tête des ventes, tandis que les marges des marques traditionnelles reculent sous la pression des plateformes digitales et de l’inflation.Les jeunes labels misent sur des micro-collections et des collaborations pour capter l’attention, mais peinent à rivaliser avec les géants du fast fashion. Le marché affiche une dynamique contrastée entre innovation et standardisation.
Quels sont les vêtements les plus vendus en 2025 ? Chiffres et modèles phares du prêt-à-porter
Le t-shirt uni s’impose en force, profitant d’une coupe qui traverse les styles et d’une distribution massive orchestrée par les enseignes de fast fashion. Les chiffres sont nets : en France, ce basique absorbe près de 12 % des ventes de vêtements, tous segments confondus. À ses côtés, le jean continue de séduire toutes les générations, dynamisé par l’arrivée constante de nouvelles collections capsules et séries limitées qui attisent l’envie de nouveauté.
Dans le prêt-à-porter féminin, la robe chemise et le pantalon large s’installent durablement, synonymes de confort sans sacrifier l’allure. Côté vestiaire masculin, le sweat à capuche fait figure d’incontournable, tandis que les sneakers, selon la Fédération du prêt-à-porter, dépassent désormais les 800 millions d’euros de chiffre d’affaires. Ces modèles ne sont plus de simples accessoires : ils incarnent une mutation profonde du quotidien vestimentaire.
Voici les pièces qui tiennent le haut du pavé, avec des données précises pour mesurer leur poids :
- T-shirts unis : 12 % des ventes en volume
- Jeans et pantalons larges : progression marquée sur les segments homme et femme
- Sneakers : croissance fulgurante, surtout chez les moins de 30 ans
Les enseignes ultra fast fashion comme Shein ou Zara ne se contentent plus de suivre la tendance, elles la précipitent : jusqu’à 35 % de leur chiffre d’affaires est généré grâce à des micro-collections renouvelées toutes les trois semaines. Sur le plan mondial, l’agilité s’impose : la création va plus vite que le calendrier des saisons, la quantité prend le pas sur l’originalité. De leur côté, les consommateurs oscillent entre la chasse aux petits prix et la volonté de se distinguer, poussant les marques à renouveler sans cesse leur offre.
Entre e-commerce et seconde main : comment évoluent les habitudes d’achat et les tendances du marché
Le e-commerce rebat les cartes du secteur. Les ventes en ligne poursuivent leur ascension, propulsées par des plateformes de plus en plus performantes et une logistique qui ne laisse rien au hasard. En 2023, la fédération de la vente à distance signale une hausse de 7 % du chiffre d’affaires de l’habillement sur internet. Les boutiques digitales, désormais incontournables, misent sur l’instantanéité et la personnalisation pour conquérir une génération jeune, connectée et curieuse de nouveautés.
Face à ce raz-de-marée numérique, les magasins réagissent. Centres commerciaux et commerces de centre-ville cherchent à se réinventer : expérience d’achat enrichie, complémentarité avec le digital, événements exclusifs… La fréquentation des magasins ne s’effondre pas, mais le cœur du parcours d’achat se joue désormais, en grande partie, sur écran. Les enseignes qui savent marier boutiques physiques et e-commerce tirent leur épingle du jeu, multipliant les passerelles entre ces deux mondes.
En parallèle, le marché de la seconde main prend une ampleur inédite. Des plateformes comme Vinted ou Vestiaire Collective imposent de nouveaux usages : circularité, durabilité, choix réfléchi. En France, la vente de vêtements d’occasion représente aujourd’hui 16 % des transactions du secteur. Prix, impact écologique, chasse aux pièces rares : les motivations se diversifient, le réflexe de l’occasion s’ancre dans les pratiques.
Voici quelques chiffres qui illustrent cette évolution profonde :
- Ventes en ligne : +7 % en 2023 (donnée de la fédération vente à distance)
- Seconde main : désormais 16 % des transactions dans l’habillement
- Points de vente physiques : fréquentation maintenue, mais rôle redéfini
La mode durable s’installe, révélant un secteur en pleine transformation où chaque achat devient une décision pesée, entre engagement et désir de nouveauté.
Défis et opportunités pour les nouvelles marques de mode face à un secteur en pleine mutation
L’arrivée massive des DNVB, ces marques qui naissent directement en ligne, vient bouleverser un secteur longtemps structuré par les grands acteurs du prêt-à-porter. Porté par la montée de l’ultra fast fashion, le marché accélère : collections renouvelées à toute vitesse, logistique optimisée, communication instantanée. Les jeunes marques, souvent animées par une volonté de mode durable, affrontent des géants qui brassent des sommes colossales.
Mais la route est semée d’embûches. Les nouveaux venus doivent composer avec une clientèle insaisissable : recherche de produits très demandés, mais aussi exigences fortes sur la transparence et l’engagement. Miser sur le Made in France ou sur l’économie circulaire implique des coûts élevés, rarement compensés par la valeur perçue. Les marges se réduisent, l’équilibre financier reste difficile à atteindre.
Le paysage se complexifie : voici quelques stratégies qui émergent et dessinent de nouveaux horizons :
- Renforcement de la vente directe : relation client individualisée, fidélité construite sur la durée
- Procédés industriels responsables : réduction des émissions carbone, développement du recyclage et de l’upcycling
- Investissement dans la data : anticipation des tendances, ajustement rapide face à la demande
Les enseignes historiques, confrontées à cette nouvelle donne, accélèrent leur transformation. Elles multiplient les collaborations avec des créateurs, tentent la location ou la personnalisation, et mettent en avant la transparence des processus de fabrication. L’objectif : retrouver du sens, répondre à la quête d’authenticité des consommateurs. Les jeunes marques, pour s’ancrer, misent sur un récit sincère, local, et cherchent l’équilibre entre viabilité économique et impact social positif.
Dans cette course où chaque saison peut rebattre les cartes, l’industrie de la mode avance sans filet. La prochaine pièce phare n’a peut-être pas encore vu le jour, mais elle occupe déjà les conversations et les esprits.

