Francofonia, le Louvre sous l’occupation

Alexandre Sokourov, le plus grand cinéaste russe vivant… Après Mère et fils, la trilogie sur le totalitarisme - Moloch, Taurus et Le soleil, L’arche russe et son fameux plan séquence d’une heure trente à l’intérieur du musée de l’Ermitage ou bien encore Alexandra, joli portrait de mère russe en Tchétchénie digne de Maxime Gorki, Francofonia est l’occasion pour Sokourov d'exprimer son admiration pour la culture française en général, et pour le Louvre en particulier.

Alexandre Sokourov, le plus grand cinéaste russe vivant… Après Mère et fils, la trilogie sur le totalitarisme – Moloch, Taurus et Le soleil, L’arche russe et son fameux plan séquence d’une heure trente à l’intérieur du musée de l’Ermitage ou bien encore Alexandra, joli portrait de mère russe en Tchétchénie digne de Maxime Gorki, Francofonia est l’occasion pour Sokourov d’exprimer son admiration pour la culture française en général, et pour le Louvre en particulier.

Francofonia, Alexandre SokourovSokourov commence son film avec Tolstoï et Tchekhov avant d’enchaîner sur un dialogue, via Skype, avec un capitaine de cargo transportant des œuvres d’un musée, ce qui lui permet de faire le lien avec le Louvre. Si une bonne partie du film est consacrée au Louvre sous l’occupation nazie, le réalisateur se permet des digressions pour parler de l’Europe et de la littérature qui lui tient à cœur.

Francofonia rend hommage aux deux hommes qui ont su préserver les trésors du Louvre. Jacques Jaujard (Louis-Do De Lencquesaing), directeur du Louvre et le Comte Franz Wolff-Metternich (Benjamin Utzerath), nommé à la tête de la commission allemande pour la protection des œuvres d’art en France, vont s’entendre pour protéger les œuvres du Louvre malgré les risques auxquels ils s’exposent.

Le film mélange aussi bien les genres que les époques pour aboutir à une lecture très spéciale de l’histoire du Louvre. Tout n’est pas parfait dans ce film, à commencer par les personnages de Marianne et de Napoléon mais il n’en reste pas moins un grand film « malade » comme disait Serge Daney. Soukorov réalise des plans magnifiques dont lui seul a le secret.

Dans un entretien aux Cahiers du cinéma du mois de novembre, Soukorov affirme ne pas aimer le cinéma car pour lui « … Madame Bovary contient déjà tout le cinéma… » et que celui-ci ressemble à « un couteau rouillé ». On espère seulement qu’il va continuer à détester le cinéma encore très longtemps.

Salih B.

Francofonia, drame russe d’Alexandre Sokourov, avec Louis-Do de Lencquesaing, Benjamin Utzerath, Vincent Nemeth (novembre 2015)

PS1 : Censored voices est un documentaire israélien sorti le 21 octobre en toute discrétion. La réalisatrice a retrouvé des enregistrements de soldats, après la guerre des six jours, censurés par l’armée. Elle a confronté ces hommes, plus de 40 après, face à leur témoignage et cela donne des moments très forts. Le film est illustré par des images rares de cette guerre éclair.

PS2 : Et puisque on n’est rien sans amour, Ava Gardner nous en donne à foison lors d’un festival qui lui est consacré. De Pandora (chroniqué ici – même il y a quelques mois) mais aussi d’autres chefs-d’œuvre tels que La comtesse aux pieds nus, Mogombo, Les tueurs ou encore La nuit de l’iguane tousvisibles à la filmothèque de Paris. Avé Ava !!!


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Charlotte PALMA - Auteur

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