Western et poésie

Le 22 avril a vu les sorties simultanées de "Jauja" de l’argentin Lisandro Alonso et "Sayat Nova" de l’arméno-géorgien-russe Serguei Paradjanov. Ces deux films réalisés à 47 ans d’écart sont similaires par leur mise en scène très libre jusqu’à une certaine radicalité.

Le 22 avril a vu les sorties simultanées de « Jauja » de l’argentin Lisandro Alonso et « Sayat Nova » de l’arméno-géorgien-russe Serguei Paradjanov. Ces deux films réalisés à 47 ans d’écart sont similaires par leur mise en scène très libre jusqu’à une certaine radicalité.

Jauja, Lisandro AlonsoLisandro Alonso fait partie de cette nouvelle vague argentine, dont Lucrecia Martel et Pablo Trapero en sont d’autres représentants intéressants. Il propose avec son cinquième long-métrage un western moderne tourné au fin fond de son pays. Au sud de la pampa, le capitaine Gunnar Dinesen (Viggo Mortensen) est un ingénieur danois venu en aide aux argentins pendant la Campagne du Désert. Un soir, sa fille de 15 ans, fugue avec un jeune militaire argentin. Il part à sa recherche sans aucun indice pour la retrouver… Dinesen erre à travers les paysages si particuliers de la Patagonie jusqu’à se trouver lui-même. Le réalisateur laisse le spectateur se perdre à son tour dans cette histoire entre rêve et réalité. Le film ne serait pas réussi sans le  directeur photo finnois Timo Salminen, plus habitué à travailler avec Kaurismaki. Il fait péter les couleurs, hors de tout naturalisme, et avec lui, les personnages et leurs costumes sont comme des taches colorées dans le paysage (comme la couleur sang de l’uniforme de Dinsen).

Sayat Nova, ParadjanovIl faut le dire en préambule que sans une connaissance complète de l’histoire de l’Arménie, il est difficile de comprendre tout ce qui se passe dans Sayat NovaSerguei Paradjanov a voulu rendre hommage au poète arménien Sayat Nova (1717-1794) à travers différents tableaux vivants. Ces tableaux magnifiques transportent le spectateur dans un état d’hypnose tant leur beauté est unique.

Si vous avez traversé béatement l’épreuve de ces deux films alors vous êtes bon pour 4h11 de pure émotion avec la ressortie (avec 20 min de plus) de Il était une fois en Amérique de Sergio LeoneOn peut voir ce dernier chef d’œuvre au moins dix fois pour : 1) Robert De Niro au summum de son art ; 2) Déborah enfant (Jennifer Connelly) et adulte (Elisabeth Mac Govern) ; 3) Toutes les scènes de l’enfance (la scène du gâteau à elle seule vaut le détour !) ; 4) En prendre plein les yeux avec un casting exceptionnel et les oreilles grâce à la musique légendaire d’Ennio Morricone.

Salih B.

Jauja, western argentin de Lisandro Alonso,  avec Viggo Mortensen, Ghita Norby, Viilbjørk Malling Agger (avril 2015)

Sayat Nova, film historique russe de Serguei Paradjanov, avec Sofiko Tchiaourelli, M. Alekian, V. Galestian (avril 2015)

Il était une fois en Amérique, western italo-américain de Sergio Leone, avec Robert De Niro, James Woods, Elizabeth McGovern (mai 1984, reprise mai 2015)


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Charlotte PALMA - Auteur

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