Quand il réalise « Le voleur de bicyclette » en 1948, Vittorio De Sica ne pensait pas qu’il allait bouleverser le monde entier et changer de manière significative le cinéma italien. Pourtant son film précédent (« Sciuscia ») était déjà dans la même veine, celle du néo-réalisme émergent. Quatre ans après, Vittorio De Sica décide de faire un film en hommage à son père, Umberto.

Le scénario est, comme toujours, très simple : Umberto Domenico Ferrari, retraité, essaie de survivre comme il peut avec sa maigre pension et sous la pression de sa logeuse  – une mondaine sans état d’âme – qui le menace de l’expulser à tout moment. Umberto D. parvient à garder toute sa dignité en compagnie de son chien Flick et trouve un peu de réconfort auprès de la petite bonne, Maria, qui l’aidera à sa manière malgré ses difficultés amoureuses.

Vittorio De Sica bouleverse le spectateur avec un minimum d’effets et c’est précisément la puissance de ce chef-d’œuvre que de nous émouvoir sans artifice, avec beaucoup de sincérité. Carlo Battisti campe un retraité d’une dignité exemplaire loin de tout misérabilisme. Il faut voir la scène où il tente de se séparer de son chien pour comprendre la force de son interprétation et celle du néoréalisme italien. La réalisation, tout en délicatesse, dépeint très justement le sort tragique que connurent un grand nombre de retraités italiens au sortir de la guerre.

Longtemps après la projection, on garde l’image tendre et désolante de ce pauvre vieux, seul et fauché, fou de son chien.

Salih B.

PS : Cannes a récompensé par trois prix le cinéma français mais le cinéma colombien c’est bien aussi ! Notamment, il faut vite découvrir le panorama proposé au cinéma La Clef à Paris et le film Los Hongos qui vient de sortir dans les salles françaises.

Umberto D., drame italien de Vittorio De Sica, avec Carlo Battisti, Maria-Pia Casilio, Lina Gennari (1952)

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