Red Rose

Dans l’excellent numéro de septembre des Cahiers, les critiques maison se désolaient du vide politique dans le cinéma français. Un reproche qui ne peut être fait au cinéma iranien, traversé en permanence par la politique, à l'instar du film récemment sorti sur nos écrans français "Red Rose" de l’iranienne Sepideh Farsi.

Dans l’excellent numéro de septembre des Cahiers, les critiques maison se désolaient du vide politique dans le cinéma français. Un reproche qui ne peut être fait au cinéma iranien, traversé en permanence par la politique, à l’instar du film récemment sorti sur nos écrans français « Red Rose » de l’iranienne Sepideh Farsi.

redrose

Téhéran, 2009, juste après les élections présidentielles où Moussavi, candidat réformateur soutenu par la jeunesse iranienne, est écarté du pouvoir alors que les résultats du scrutin sont contestés. Au cours d’une manifestation de soutien à Moussavi, un groupe de jeunes, poursuivi par les Bassijis (milice pro-gouvernementale), se réfugie chez un intellectuel. Sara, l’une des jeunes, revient chez lui pour récupérer son téléphone mais ne part pas sans l’avoir séduit. Une histoire d’amour commence entre cet ancien opposant des années 80 et cette femme des années 2000.

La réalisatrice filme la rencontre entre Ali (Vassilis Koukalani), quinqua désabusé, en partance à l’étranger et Sara (Mina Kavani) jeune manifestante qui croit à un avenir meilleur pour son pays. On comprend rapidement que leur histoire est vouée à l’échec tant leur conception du changement est différente. Ali s’est battu pour changer la société quand Sara veut juste vivre sa vie comme elle l’entend.

Le film est un huis-clos, émaillé d’images d’archive de la « vague verte » (mouvement pro-Moussavi) durement réprimée par le gouvernement. Tandis que Sara reste en contact avec les opposants via Internet alors qu’Ali est coupé du monde depuis plus d’un an.

Pour Sepideh Farsi, les scènes de sexe, qui font écho avec la manifestation en bas de l’immeuble, sont l’expression d’une certaine liberté. A noter que le film n’a pas été tourné en Iran pour ces raisons et que les comédiens prennent aussi le risque de ne plus pouvoir travailler dans leur pays.

La bande son est une réussite mais n’empêche pas certaines longueurs dans ce huit-clos où la réalisatrice s’oblige à une pirouette finale pour emporter (déstabiliser ?) le spectateur.

Malgré tout, ça fait du bien de voir un film iranien où les acteurs parviennent à exister sans aucun tabou.

Salih B.

PS : La filmothèque à Paris propose chaque mois une leçon de cinéma – accessible et pédagogique – par Alain Garel qui suit la projection d’un classique du cinéma. Prochaine leçon le 12 octobre 205 à 20h : La nuit des forains d’Ingmar Bergman. A ne pas rater !

Red Rose, drame iranien  de Sepideh Farsi, avec Mina Kavani, Vassilis Koukalani, Shabnam Tolouei (septembre 2015)


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Charlotte PALMA - Auteur

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