Poésie // Le dit d’Eurydice

Le dernier recueil de poésie de l'autrice Valéry Meynadier, publié par les éditions Musimot, revisite le mythe d'Eurydice, compagne d'Orphée et fille d'Apollon, condamnée aux Enfers. Ici, l'enfer d'Eurydice c'est l'enfer des hommes, où règne la violence masculine, originelle et sexuelle. Façonnés par une langue vibrante et imagée qui, tout en empruntant à la mythologie, fait preuve d'une inventivité prodigieuse, les poèmes de Valéry Meynadier sont comme le chant, à la fois doux et tranchant, à la fois douloureux et nécessaire, qui bercerait l'érosion de la domination masculine.

Dans la mythologie grecque, Eurydice est une nymphe des arbres et en particulier du chêne. Compagne d’Orphée, poète et musicien, elle meurt suite à la morsure d’un serpent. Émus, les dieux accordent à Orphée de descendre jusqu’aux Enfers pour la sauver.

 

Grâce au son de sa lyre, Orphée endort Cerbère, le chien des Enfers, puis il arrive devant les gardiens du monde souterrain, Hadès et sa femme Perséphone. Impressionnée par son courage et son amour, Perséphone prie Hadès de rendre Eurydice à son mari. Hadès accepte, à la seule condition qu’Orphée ne se retourne pas avant d’être sorti des Enfers.

 

Eurydice suit Orphée, guidée par la musique de sa lyre. Lorsqu’Orphée voit poindre à nouveau la lumière du jour, n’entendant aucun bruit, et se méfiant un peu des promesses d’Hadès, il se retourne pour voir si son épouse est toujours derrière lui. Hélas, un seul coup d’œil suffit pour qu’il la perde pour toujours, Eurydice est happée par le séjour des morts.

(Source : Wikipedia)

 

Voilà pour la mythologie grecque.

 

 

 

 

 

Dans Le dit d’Eurydice, « l’autrice renverse le mythe d’Orphée : c’est Eurydice qui chante ici, pythie traversée par la voix de toutes les femmes, et son poème charrie l’Histoire de la Violence, rapportée depuis la nuit des temps par les mythes et incorporée à la culture : la cruauté originelle de la naissance, les viols, les mutilations, l’inceste, la guerre. »

 

« Seuls les animaux trouvent grâce aux yeux d’Eurydice, qui dénonce la perspective anthropocentriste : au lieu d’insulter avec des noms d’animaux, l’insulte devrait être le mot « homme »… Et si elle demande à Orphée de se retourner, c’est qu’elle ne veut pas le suivre : c’est pour lui imposer l’envers du miroir, le contraindre à la regarder : « je suis ‘ombre de toutes des femmes », dit-elle, incarnant à elle seule la condition et le destin du genre, des mères détestées jusqu’au meurtre. »

 

(extrait de la préface de Cathy Jurado)

 

Céline

 

Le dit d’Eurydice, poésie de Valéry Meynadier, éditions Musimot (2023) – Commander


Télécharger le PDF


Revue Bancal - Auteur

Commentaires


Les champs marqués d'un * sont obligatoires.