Photographie // Youssef Chennoufi, artiste symbolique et surréaliste

Les photographies de Youssef Chennoufi mêlent symboles, surréalisme et poésie. L'artiste construit des compositions à partir de ses propres clichés pour raconter une histoire qui questionne notre condition humaine et notre rapport à la nature. Les œuvres de Youssef Chennoufi suscitent une impression d'étrangeté tout en faisant naître en nous de multiples émotions et résonances. Acceptez cette invitation au rêve et à l'exploration psychique !

Youssef Chennoufi a 31 ans et est psychologue du travail. Sa première rencontre avec la photographie date de l’enfance. Pendant plusieurs années, il pratique la photographie sans avoir de domaine de prédilection. Comme beaucoup de photographes, il commence à pratiquer la photo en faisant un peu de tout ; portrait, architecture, photo de rue, etc. En 2021, il est lauréat du concours « photographie émergente » organisé par la fédération photographique de France. Il est président de l’association Photo-Club de Puteaux qu’il a fondée.

 

Aujourd’hui, son style s’est précisé : son univers artistique s’est nourri par l’art symbolique, surréaliste et conceptuel. Par exemple, le photographe néerlandais Teun Hocks, le couple d’artistes Shana et Robert ParkeHarrison ou encore la photographe américaine Brook Shaden, bref des artistes dont le travail allie esthétisme, surréalisme et poésie.
Une de ses œuvres préférées est La clairvoyance de René Magritte : un autoportrait dans lequel l’artiste en regardant un œuf peint un oiseau les ailes déployées…

 

Untitled, Teun Hocks

 

Lowtide, Robert & Shana Parkeharrison

 

Clairvoyance, Magritte

 

A travers ses œuvres, Youssef Chennoufi cherche à se rapprocher le plus possible du psychisme et de s’éloigner autant que possible du monde réel régi par un carcan de normes sociales. Son objectif est de questionner la place que nous occupons dans la société d’aujourd’hui, de réfléchir à notre condition humaine en tant qu’être humain à part entière et dont les choix de vie, influencés souvent
par des facteurs externes, demeurent discutables.

 

L’artiste commence toujours par une question personnelle, une interrogation sur nous-mêmes et notre environnement immédiat :
– qu’avons-nous fait de nos rêves d’enfants ?
– et si nous décidions de vider notre sac ? Celui qui contient toute notre charge émotionnelle, nos frustrations, nos freins qui nous ralentissent et nous empêchent d’avancer dans la vie et décider enfin de saisir de nouvelles opportunités sur notre chemin ?
– pourquoi tant de déchirements intérieurs ?
– l’introspection est-elle une démarche essentielle à la régulation de soi ?
Une fois le concept défini, le photographe dessine un croquis pour avoir une idée de l’histoire qu’il souhaite transmettre.
Tous les clichés utilisés dans ses compositions sont réalisés par lui-même.
Puis, sur son ordinateur comme dans un laboratoire photographique, il donne vie à une histoire accompagnée d’un texte exprimant sa démarche.

 

Il en résulte de magnifiques compositions empreintes de mystère et d’étrangeté. Les couleurs douces et peu contrastées, les personnages évoluant dans un décor et un scénario surréalistes, la nature et les animaux omniprésents, les éléments symboliques tels que les oiseaux, les arbres, les visages cachés, construisent un univers onirique et immensément poétique. Bien sûr, on pense à Magritte, à Gilbert Garcin, à Frida Khalo mais aussi dans un tout autre registre, aux peintures représentant des récits mythologiques.

 

 

En équilibre, Youssef Chennoufi. Détrompez-vous !  A chacun son désert intérieur un espace où nous nous confrontons à nous-mêmes.  Il est certain que nos habitudes de vie, nos carrières nous détournent souvent du dialogue intérieur.  Le poids du superflu, des tentations éphémères dans une société axée sur le paraître et la consommation à outrance tend la corde qui risque de céder. Notre équilibre intérieur se fragilise au risque de s’effondrer.  La marche dans le désert est comparable à une quête personnelle, une marche vers nos sources et nos racines.  Ne pensez-vous pas que bâtir notre intérieur est aussi primordial que nos besoins physiologiques ?

 

 

Ne me quitte pas, Youssef Chennoufi. J’ai trouvé que le meilleur accompagnement de cette photographie était le poème de Jacques Charpentreau : L’arbre, Perdu au milieu de la ville L’arbre tout seul, à quoi sert-il ? Les parkings, c’est pour stationner, Les camions pour embouteiller, Les motos pour pétarader, Les vélos pour se faufiler. L’arbre tout seul, à quoi sert-il ? Les télés, c’est pour regarder, Les transistors pour écouter, les murs pour la publicité, les magasins pour acheter. L’arbre tout seul, à quoi sert-il ? Les maisons, c’est pour habiter Les bétons pour embétonner Les néons pour illuminer, Les feux rouges pour traverser. L’arbre tout seul, à quoi sert-il ? Les ascenseurs, c’est pour grimper Les présidents pour présider, Les montres pour se dépêcher, Les mercredi pour s’amuser. L’arbre tout seul, à quoi sert-il ? Il suffit de le demander, A l’oiseau qui chante à la cime.

 

 

Clytia, Youssef Chennoufi

 

Youssef Chennoufi travaille actuellement sur une série photographique visant une exposition et/ou une publication. N’hésitez pas à découvrir son travail sur son site https://youssefchennoufi.myportfolio.com/ ou sur Instagram : https://www.instagram.com/youssef_chennoufi/

 

Céline

 

 

 


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Revue Bancal - Auteur

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