Photo // Olga Voscannelli, l’artiste du mois

A travers le feu, Olga Voscannelli exprime le mouvement, la danse et le langage des corps. Patiemment, elle capture avec son appareil les flammes - les Filles du Feu - et les fait jaillir à sa façon. Ses images ne sont pas celles d'une photographe ; à l'instar du feu, elles se dérobent, incandescentes et vaporeuses. Découvrez notre artiste du mois à travers une série de questions-réponses !

Quelques mots pour décrire ton univers artistique ?

Je traque toujours la même chose en définitive : la trace, le résidu et la mémoire à travers le prisme du désir. Le feu est un matériau aussi complexe mais aussi malléable qu’un mot. Tout comme lui, il s’inscrit pleinement dans une démarche de temps, d’affût, d’échec et de reprise. Le feu s’est imposé à moi comme le marbre, le bois ou les mots à d’autres. Je ne suis pas photographe et ne cherche pas à améliorer ma « technique », mais plutôt à parfaire mon œil et sa soif de voir autre chose du réel.

 

 

D’où viens-tu ?

Olga est un de mes nombreux hétéronymes. Chacun explore un domaine, pour mieux briser les frontières navrantes de la création. Par exemple, je considère certaines de mes images et leur titre comme des poèmes achevés. Par ailleurs, je suis ancrée en littérature, un autre hétéronyme est parolier de chansons ; bientôt la vidéo…  Ne rien vouloir vendre, ne pas devenir une professionnelle me donne une liberté intacte et préserve ce regard désirant si capricieux, si vite tari.

 

 

Quelles sont les œuvres ou les artistes qui t’ont le plus marquée ?

J’ai une culture littéraire et plastique très classique, les Antiques, les Carrache, les Nabis, Gauguin, et une attirance forte pour l’irrévérence (non gratuite, celle-là) d’un Maurizio Cattelan. En littérature, Proust, Céline et Pessoa sont presque une définition de moi, d’où l’envie de me dissimuler, sans doute. J’ai heureusement la chance de trouver ma nourriture dans des productions vivantes, d’auteurs et d’artistes vivants, pas ou peu connus, mais il faut laisser passer la fanfare des productions de masse avant de les goûter vraiment.

 

 

Des projets, des envies ?

Créer sans ambition folle, irresponsable, irréfléchie et immodeste, cela revient à se taire. Alors je prends tout, sans pudeur, sans vergogne. Je dévore. Je veux appliquer mon œil désirant à la totalité, rien de moins. Et si cela vous fait rire, je me joins à vous !

 

Propos recueillis par Céline

 

Olga Voscannelli, profil Facebook

 

Les Filles du Feu II, Olga Voscannelli

Les Filles du Feu VII, Olga Voscannelli

Les Filles du Feu, Skins, Olga Voscannelli


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Marie Bationo - Auteur

Marie est éditrice et co-fondatrice de la revue Bancal.

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