Peinture // Kintsugi, reflets de femmes

Nous avons eu la chance de découvrir la série "Kintsugi, reflets de femmes : réparer. reconstruire. réinventer" de Laetitia Lesaffre, exposée jusqu'au 28 mars à la Cour d'appel de Paris. Un travail mêlant photographie, laque et technique japonaise de la jointure à l'or sur les thèmes des violences sexistes et sexuelles et de la résilience. La réparation à l'or des œuvres volontairement cassées sublime les fêlures de ces femmes pour rendre hommage à leur force et à leur courage.

Laetitia Lesaffre est artiste plasticienne, peintre laqueuse et photographe, l’ensemble de sa démarche artistique porte sur le reflet : elle photographie ses sujets en reflet dans ses tableaux laqués.

 

« Le Kintsugi vient du Japonais Kin (or) et Tsugi (jointure), et signifie donc littéralement : jointure à l’or. Cette technique ancestrale, découverte au XVe siècle au Japon, consiste à réparer une céramique cassée avec de la laque, et à souligner les cicatrices avec de la véritable poudre d’or. Soigné, puis honoré, l’objet cassé peut devenir paradoxalement plus résistant, plus beau et plus précieux.

Cette série photographique exprime la résilience, la reconstruction, la force des femmes victimes de violences sexuelles. Viol, inceste, harcèlement, excision, violences conjugales, toutes les femmes photographiées ont ces fêlures qu’elles tentent de réparer un jour après l’autre, chacune à sa façon. Romancières, comédiennes, réalisatrices, actrices, étudiantes engagées, présidentes d’association, juristes, elles apprennent à respirer à nouveau et à faire de leurs blessures des forces qui les guident. En captant leur reflet dans mes laques je leur propose un nouveau regard sur elles-mêmes. Puis j’imprime leur reflet sur céramique ou papier, je casse, je déchire, et je répare au Kintsugi. Chaque œuvre est réalisée avec de l’or 24 carats.

Ce processus de réparation symbolique pense et panse les blessures. En soulignant leurs lignes de failles par le kintsugi, je sublime leurs lignes de force. En sororité. »

Laëtitia Lesaffre

 

Beaucoup de douceur dans les portraits imprimés sur des disques de céramique ou de papier : on y voit des visages et des corps aux contours brouillés et aux couleurs apaisantes.  Et pourtant, devant cette impression de sérénité, les lignes de cassures viennent nous rappeler les souffrances vécues par ces femmes.

 

 

 

Quelle idée splendide de transformer leurs cicatrices en lignes d’or exprimant la force et la résistance.

Les femmes deviennent des reines, auréolées de dignité et de prestige : pour leur résilience et pour le message précieux qu’elles portent.

 

Céline

 

 

Pour suivre le travail de Laetitia Lesaffre

Instagram : @laetitia.lesaffre

 

 


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Revue Bancal - Auteur

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