Mister Universo

En retrouvant le monde du cirque, les réalisateurs italiens Tizza Covi et Rainer Frimel continuent leur rencontre avec les gens de voyage, ce qu’ils avaient déjà commencé avec leur film La pivellina au cours duquel ils rencontrèrent Tairo, alors âgé de 14 ans.

En retrouvant le monde du cirque, les réalisateurs italiens Tizza Covi et Rainer Frimel continuent leur rencontre avec les gens de voyage, ce qu’ils avaient déjà commencé avec leur film La pivellina au cours duquel ils rencontrèrent Tairo, alors âgé de 14 ans.

Mister Universo, 2016

L’histoire de Mister Universo tient en deux lignes. Tairo est un dompteur superstitieux dans un cirque de la banlieue romaine. Le jour où l’on lui vole son fer porte-bonheur, il décide de retrouver Mister Universo pour qu’il lui redonne un autre fer. Les réalisateurs, dès la première séquence, cernent leur personnage principal avant de lui lâcher la bride. Quand Tairo se prépare à entrer en scène, il a besoin de regarder la fameuse scène du bal de mariage du film Le parrain et d’embrasser son fer pour se sentir d’attaque. Quand sa copine Wendy apparaît par la suite, on devine qu’il la demandera en mariage mais la perte de son fer porte-bonheur retardera sa déclaration.

Ce docu-fiction, où les acteurs jouent leur propre rôle, est plus un road-movie qu’un film ethnographique. Tizza Covi et Rainer Frimel suivent Tairo dans ses différentes escales entre Rome et le nord de l’Italie. L’occasion pour nous de de faire connaissance avec sa famille et les personnages pittoresques qui la composent.

Mister Universo est un personnage très attachant. Ce vieillard de 88 ans fut le premier homme noir à être couronné en 1957 pour son corps et sa force.

Tizza Covi et Rainer Frimel ont tourné leur film dans l’ordre chronologique et cela se voit dans le jeu de leurs personnages. En aucun moment on ne sent que la fiction prend le pas sur le documentaire et cela est dû notamment aux plans larges où la caméra se fait oublier.

Les cinéastes ont réussi leur film, car on a hâte de savoir ce que vont devenir Tairo et ses fauves veillissants et fatigués.

Salih B.

PS : Avec Je danserai si je veux de la cinéaste Maysaloun Hamoud, le risque était grand de se retrouver face à un film formaté pour les festivals internationaux. Qu’on en juge : un premier film d’une jeune réalisatrice palestinienne racontant l’histoire de trois colocataires très caractérisées. L’une est avocate à moitié alcoolique, une autre est une lesbienne que les parents veulent marier à tout prix et la troisième est une étudiante voilée et soumise pressée par son futur époux d’être femme au foyer avec enfants. Fort heureusement, le film est beaucoup plus subtil et les personnages finissent par prendre de l’épaisseur grâce aux actrices qui leur donnent une vraie présence. Un film qui mérite d’être soutenu malgré deux ou trois scènes clipesques.


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Revue Bancal - Auteur

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