Le musée des 40 voleurs

Le musée des 40 voleurs de Gwendal Fossois, quand l’art se fait la belle.

Le musée des 40 voleurs de Gwendal Fossois, quand l’art se fait la belle.

Le musée des 40 voleurs de Gwendal Fossois Couverture du livre Le musée des 40 voleurs de Gwendal Fossois

Dans son ouvrage, Gwendal Fossois nous plonge dans l’univers très particulier de bandits pas tout à fait comme les autres : les voleurs d’œuvres d’art. A la manière d’un enquêteur, il raconte avec précision les histoires passionnantes des cambriolages les plus fous, des escroqueries les plus ingénieuses et des plans les plus audacieux, dignes des meilleurs films de fiction. Une autre façon d’appréhender l’art mais aussi de découvrir les dessous d’un marché à part, qui alimentent tous les fantasmes et continuent de nourrir l’imagination de voyous magnifiques, amateurs d’art et un peu artistes à leur manière. Bref, vous l’aurez compris, le cadeau idéal pour les fêtes ! Gwendal Fossois a accepté de répondre à quelques questions sur son musée imaginaire.

Pourquoi un tel sujet ?

Ah, ça, il faudrait demander à mon éditeur. Le vol d’art, c’est un sujet qui intéresse beaucoup notre société, et particulièrement les médias. Il suffit d’aller sur le site de Libé, ou n’importe quel autre, et de faire une petite recherche sur ce thème pour s’en rendre compte. Il y a un nombre d’affaires impressionnantes. Il faut dire que l’actu est assez riche : il y a peu, ce sont les spoliations nazies qui sont revenues au jour. Je pense que l’attrait de ce type de vol repose, en grande partie en tout cas, sur son côté extraordinaire. On imagine tous l’ingénieux et classieux bandit, ou alors le gros casse en bande organisée avec armes à feu. Il faut dire que la fiction, et le cinéma en particulier, est assez friande de ce sujet.

Comment avez-vous effectué vos recherches ? Existe-t-il beaucoup d’études, beaucoup d’ouvrages sur ce thème ?

J’ai énormément travaillé sur des articles de presse, en tout cas pour la période récente. Je devais écrire ces histoires sous la forme de courtes enquêtes, donc avec des anecdotes, des détails un peu croustillants : les médias raffolent de ce type d’information. Il y a malgré tout quelques ouvrages qui font autorité sur le sujet, à commencer par deux livres, l’un de Simon Houpt, l’autre de Nathaniel Herzberg. Les deux auteurs ont passé en revue les grands vols d’art dans le monde. Sur les spoliations des nazis, il y a beaucoup d’études, comme celle de Lynn Nicholas. On trouve également une monographie sur le criminel Adam Worth par Ben Macintyre, une autre sur le voleur alsacien Stéphane Breitwieser par Vincent Noce, et même une autobiographie de Stéphane Breitwieser lui-même. Mais tous ces ouvrages sont très vite datés, le vol d’art faisant bouillonner l’actualité quasi-quotidiennement, d’où la nécessité du retour à la presse.

On a une image très romanesque du voleur d’œuvres d’art, un personnage distingué et très ingénieux à l’image d’Arsène Lupin, amateur d’art et désintéressé  ? Qu’en est-il dans la réalité ?

La réalité n’est pas si éloignée de cette image romanesque. Il y a bien eu des Arsène Lupin : Stéphane Breitwieser, dont on parle encore aujourd’hui, un véritable passionné qui a dérobé plus de 250 œuvres pour sa collection personnelle. Mais le véritable Arsène Lupin, qui porte en lui ce côté propre et raffiné, n’est autre qu’Adam Worth, le « Napoléon du crime » qui a inspiré le personnage du terrible professeur Moriarty dans Sherlock Holmes. Il y a quelques figures assez extraordinaires et attachantes telles que celles-ci. Mais la plupart des histoires de vol d’art ne sont pas très éloignées de ce qu’on voit dans les fictions ou ce qu’on peut imaginer : un cambriolage à la grenade ou, au contraire, un vol dans le plus parfait anonymat : un type entre dans le musée, il y décroche la toile et part tout simplement. Il y a bien évidemment des vols de commande, mais pas tant que cela. Généralement les voleurs ne sont pas des passionnés, ils dérobent en espérant une revente sur le marché noir, quasiment impossible, ou pour se servir des œuvres comme monnaie d’échange.

Si vous pouviez vous mettre dans la peau d’un voleur, quelles œuvres voleriez-vous en priorité pour les garder précieusement chez vous ?

Sans hésitation la Tempête de neige en mer par Turner, un véritable chef-d’œuvre du romantisme. J’aimerais bien également un grand Pollock, mais je crains que ça ne rentre pas dans mon salon.

Propos recueillis par C.C.

Le musée des 40 voleurs, de Gwendal Fossois, les Editions de l’Opportun

Suggestions de lecture

Sur le vol des oeuvres d’art :

Tableaux volés : Enquêtes sur les vols dans le monde de l’Art, de Simon Houpt, Editions Stéphane Bachès

Le musée invisible : Les chefs-d’œuvre volés, de Nathaniel Herzberg, Editions Toucan

Sur les oeuvres et les biens volés aux juifs par les nazis

The Rape of Europa, de Lynn H. Nicholas, Knopf

Confiteor, Jaume Cabré, Actes Sud, 2013

L’intranquille, Gérard Garouste, Iconoclaste, 2009

 

 

 

 


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Charlotte PALMA - Auteur

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