Le dos rouge

C’est un film bien déroutant que propose Antoine Barraud pour ce qui est son vrai premier long-métrage. Déroutant dans le sens où "Le dos rouge" ne prend pas un chemin balisé mais plutôt des routes très étonnantes.

C’est un film bien déroutant que propose Antoine Barraud pour ce qui est son vrai premier long-métrage. Déroutant dans le sens où « Le dos rouge » ne prend pas un chemin balisé mais plutôt des routes très étonnantes.

Le dos rouge

Au démarrage du film, la voix off d’une femme d’un âge certain, sur des images de tableaux et de musées, raconte avoir traîné pendant des années son fils dans les musées. Celui-ci est devenu cinéaste et prépare son prochain film sur la monstruosité dans la peinture. Sa productrice lui suggère de s’associer avec une historienne de l’art. Tout en visitant les musées et en devisant sur l’art et la vie, une relation étrange s’installe entre eux. Pendant ses recherches, une tache rouge sanguine s’agrandit dans le dos du réalisateur.

Célia (Jeanne Balibar) commente d’une façon bien à elle les toiles visitées au Louvre ou à Beaubourg. Ce rite établi avec Bertrand Bonello (le cinéaste) se transforme peu à peu en jeu de séduction jusqu’à devenir franchement étrange lorsque Célia lui apparaît sous les traits de Géraldine Pailhas.

Le film est truffé de moments loufoques (les scènes avec le critique cinéma joué par Nicolas Maury, ou avec la sœur jouée par la grande actrice sous-estimée Nathalie Boutefeu) ou surréalistes (la tache au dos qui s’agrandit). Alors que le mystère de la tache rouge reste entier jusqu’à la fin, le personnage principal apparaît comme un monstre qui finit par contaminer sa femme (une tache rouge apparaît également à son cou).

On en sort bluffé par tant d’audaces formelles sans que cela tourne à l’esbroufe. C’est rare d’être autant décontenancé par un film français qui reste toutefois cérébral et érudit. Le réalisateur a réussi un film au sujet ardu mais facile d’accès à partir du moment où on lâche prise pour se laisser embarquer.

Salih B.

PS : faut-il encore rappeler la place de Jean-Pierre Melville à l’intérieur du cinéma français ? Son importance a dépassé les frontières puisqu’il a inspiré de nombreux grands cinéastes tels que Martin Scorsese, John Woo ou Sergio Leone. L’occasion de le re(découvrir) avec la sortie de 4 de ses films : Les doulos, L’armée des ombres, Un flic et (encore du rouge !) Le cercle rouge.

→ A l’occasion de la sortie du film Le Dos Rouge d’Antoine Barraud – interprété notamment par Bertrand Bonello, Jeanne Balibar et Géraldine Pailhas – voici le tout dernier cinémoulinade.
Les cinémoulinades sont des vidéos mashup qui vous parlent de l’univers d’un film sur le point de sortir en salle. Ils explorent les racines cinéphiles de ce nouveau film, le font dialoguer à l’image avec ses films parents. Car en matière d’art comme en matière de poulet, on ne fait du neuf qu’avec de l’ancien.
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Cinémoulinade Le Dos Rouge from Julien Lahmi on Vimeo.

Le Dos Rouge,  comédie dramatique française d’Antoine Barraud, avec Bertrand Bonello, Jeanne Balibar, Géraldine Pailhas (avril 2015)

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Charlotte PALMA - Auteur

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