Gente de bien

Le dernier Festival des 3 Continents à Nantes a bénéficié d'une excellente rétrospective de cinéma colombien mais n’a malheureusement pu programmer "Gente de bien". Pourtant, ce film sublime avait eu les honneurs de Cannes dans la sélection « la semaine de la critique » peu de temps avant.

Le dernier Festival des 3 Continents à Nantes a bénéficié d’une excellente rétrospective de cinéma colombien mais n’a malheureusement pu programmer « Gente de bien ». Pourtant, ce film sublime avait eu les honneurs de Cannes dans la sélection « la semaine de la critique » peu de temps avant.

Gente de bienEric, 10 ans, est contraint de vivre avec Gabriel, son père, qu’il n’a pas vu depuis des années. Le fils a du mal à accepter les conditions de vie difficiles de son père. Maria Isabel, la femme bourgeoise pour laquelle travaille Gabriel comme menuisier, propose de prendre Eric dans sa résidence estivale. Mais est-ce une solution durable ?

La beauté du film vient du long cheminement d’Éric vers son père. Il faudra que l’enfant découvre et vive par lui-même les différences sociales avant de découvrir ses sentiments pour son père.

Le réalisateur n’est jamais dans le manichéisme et chacun de ses personnages agit selon des raisons très louables. Gabriel, le père, est un homme fier qui se rend vite compte qu’il n’est pas à sa place dans le décor de cette villa. Eric, le fils, veut la même vie que tous les jeunes de son âge mais réalise que la bourgeoisie a ses propres codes. Maria Isabel veut rendre service sans arrière-pensée mais oublie les contraintes de sa classe sociale.

Les comédiens sont d’une crédibilité confondante, avec une mention spéciale au jeune Bryan Santamaria dans le rôle d’Éric. A travers une mise en scène qui laisse le temps nécessaire à chaque séquence, Franco Lolli démontre la difficulté voire l’impossibilité de passer d’une classe sociale à une autre sans trahir sa famille.

Salih B.

PS : des dizaines de pages ne suffiraient pas à dire tout le bien de Tariq Teguia et de son film Révolution Zendj si ce n’est l’urgence à aller le voir rapidement. Voilà un film qui en 2h13 essaie de donner sens aux printemps arabes et ses résonnances autour de la Méditerranée. Certes c’est un film qui se mérite mais on ressort de la salle galvanisé. On a quand même affaire au meilleur réalisateur algérien et si vous avez raté ses deux précédents films au centre Beaubourg en mars (Rome plutôt que vous et Inland), vous pourrez les trouver en dvd.

Gente de bien, drame colombien de Franco Lolli (mars 2015)

Révolution Zendj, drame algérien de Tariq Teguia (mars 2015)


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Charlotte PALMA - Auteur

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