Exposition // Les infamies photographiques de Sigmar Polke

Du 13 septembre au 22 décembre 2019, le Bal propose une exposition pointue sur les pratiques photographiques de l’artiste Sigmar Polke, connu pour sa peinture. Ces tirages n’ont jamais été montrés en France, entrons donc dans l’intimité créatrice du peintre !

Avec cette exposition, le Bal ne dément pas sa réputation de haut lieu de présentation de la photographie documentaire. Dans ce petit espace au bout d’une impasse, non loin de la Place de Clichy, s’étalent des trésors. Ici, ce sont environ trois cents tirages de Sigmar Polke, exhumés de vieux cartons, par son fils Georg.

 

Ces photographies n’ont ni titre, ni date, ni classement. On y plonge comme on plonge dans le quotidien d’un homme qui ne se dépare jamais de son regard d’artiste. Il tire ses photos lui-même en amateur, en chercheur, en magicien. On sent la curiosité permanente et joyeuse derrière les infinis possibles du médium. Tout est bon pour le jeu, tous les résultats sont gagnants.

 

Dans la première salle, en parcourant un accrochage par série ou par affinité, on suit les élucubrations de l’artiste dans ses recherches plastiques et picturales. Et en effet, sa peinture n’est pas loin, ou est-ce l’inverse ? On y retrouve les trames pointillées, les jeux de lumières et les effets de matière. Ces tirages séduisent par les effets moirés, les surexpositions ou les variations autour d’un thème, comme un tableau de Goya.

 

Dans la seconde salle, en sous-sol, les tirages s’alignent dans un long défilé, sur un seul plan, tous à la même hauteur. Cet accrochage linéaire nous emmène dans la vie de l’artiste. Nous l’accompagnons en pique-nique, en soirée, en voyage, avec des amis ou en famille. Ces instants volés sont comme la chronique d’une époque et d’un milieu, celui des artistes en Allemagne de l’Ouest dans les années 1970-1980. Le regard de l’artiste se ressent dans les images plus composées comme celles d’objets, de fragments d’architecture ou de vues urbaines. La succession des images permet des rencontres intéressantes entre les clichés et accroît le plaisir de les découvrir un à un ou comme formant un tout.

 

Enfin, une évocation de l’exposition Athanor que Polke présenta à la Biennale de Venise en 1986 et qui lui valut le Lion d’or occupe le fond de la salle. Cette présentation est très bien servie par un texte sublime du commissaire d’expo suisse Harald Szeeman, . Un texte qui condense la poésie contenue dans ces photographies.

 

Isabelle

 

Les infamies photographiques de Sigmar Polke, Le Bal, 6 impasse de la défense, 75018 Paris
Ouvert le mercredi de 12h à 22h, du jeudi au dimanche de 12h à 19h, fermé le lundi et le mardi

 

 


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Revue Bancal - Auteur

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