Le musée du Luxembourg présente en ce moment la plus grande rétrospective de l’œuvre de Vivian Maier, avec 248 photos, dont 142 inédites, quelques objets personnels (son chapeau, un appareil photo, etc.) et les extraits des films qu’elle captait en même temps que ses clichés.

Vivian Maier est une photographe de rue amatrice, ne se séparant jamais de son Rolleiflex avec lequel elle photographie avec application les anonymes qui l’entourent et dont elle semble vouloir révéler l’âme. C’est en étant gouvernante d’enfants qu’elle s’adonne à sa passion pour la photographie ; étrangement, elle ne dévoilera jamais son œuvre de son vivant. Ses dizaines de milliers de clichés, pris principalement à New York et à Chicago, dont une majorité de négatifs non développés, ont été découverts après sa mort. Pour connaître le parcours atypique et romanesque de l’artiste, il faut absolument voir le documentaire de Charlie Siskel et John Maloof, A la recherche de Vivian Maier.

Les allées de Central Park sont son terrain de jeu préféré ; avec son appareil discret qu’elle tient à la taille, Vivian Maier porte un regard débordant d’émotions et d’humanité sur les sujets qu’elle immortalise au hasard de ses rencontres : des scènes de rue prises sur le vif, des situations inattendues parfois comiques, des portraits d’hommes, de femmes et aussi d’enfants (les photos d’enfants sont un régal d’innocence et de tendresse), des plans rapprochés de leurs mains et de leurs journaux, objets emblématiques de ses clichés. Facétieuse et astucieuse, l’artiste hitchcockienne s’amuse à se cacher dans ses photographies à la faveur du reflet d’une vitre ou d’un miroir, parfois seulement grâce à un subtil jeu de lumière.

Vivian Maier, Musée du Luxembourg, jusqu’au 16 janvier 2022

A la recherche de Vivian Maier, documentaire de Charlie Siskel et John Maloof (2 juillet 2014)

Le centre Pompidou présente la première rétrospective en France de l’artiste Georgia O’Keeffe, figure majeure de l’art nord-américain du 20e siècle. Peintures, dessins et photographies, l’exposition propose de découvrir son œuvre artistique par chronologie et par thématique.

Ses peintures de fleurs et de motifs végétaux en gros plan et teintées d’érotisme ont fait sa renommée. Mais l’exposition du Centre Pompidou donne à voir toute la richesse et la complexité de son œuvre : les gratte-ciels de New York, les ossements de bovins, les coquillages, les arbres, la peinture de Georgia O’Keeffe ne cesse de se réinventer au cours sa vie et de ses voyages.

La bande dessinée Georgia O’Keeffe, Amazone de l’art moderne de Luca De Santis et Sara Colaone permet de comprendre son parcours et sa philosophie de vie. Cette artiste atypique et féministe qui ne supportait pas qu’on identifie son travail à l’art féminin est parvenue à s’émanciper de tous les carcans de son milieu, à se libérer de ses attaches sentimentales pour créer son propre langage artistique.

Georgia O’Keeffe, Centre Pompidou, jusqu’au 6 décembre 2021

Georgia O’Keeffe, Amazone de l’art moderne, bande dessinée de Luca De Santis et Sara Colaone, Editions Steinkis (2021)

Céline

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