Empreintes

Tombouctou, Djenné, Bamako… Le voyage d'une occidentale en Afrique est l'occasion de s'interroger sur la place que la société attribue à chacun. Un village Dogon devenu un spot touristique, la descente du Niger en bateau ou les remarquables mosquées en terre donnent un aperçu de la grandeur d'une civilisation.

Tombouctou, Djenné, Bamako… Le voyage d’une occidentale en Afrique est l’occasion de s’interroger sur la place que la société attribue à chacun. Un village Dogon devenu un spot touristique, la descente du Niger en bateau ou les remarquables mosquées en terre donnent un aperçu de la grandeur d’une civilisation.

 

Mais le tourisme conduit à mettre en scène les joyaux d’une culture qui a évolué et montre un Mali qui n’est déjà plus tel qu’on l’imagine. Le touriste prend conscience qu’il vient d’un pays très riche. Et arrivent certaines questions auxquelles les photographies exposées au Vestibule, café culturel du quartier de Bastille à Paris apportent quelques réponses.

Des pirogues au bord de l’immense fleuve Niger, un mausolée abritant la dépouille d’une vierge sacrifiée pour la fondation de la ville, ces scènes intemporelles se prêtent à des clichés splendides, où les contrastes poussés à l’extrême dégagent une beauté presque irréelle.

Isabelle Marchand regarde le monde à travers un appareil oublié : un moyen format avec visée sur le dessus. Sans cellule intégrée, la lumière se mesure à l’aide d’un appareil distinct. Avec une pellicule argentique, le nombre de photos possibles est limité. Négatif carré et grand format. On est loin du selfie ou de la photo volée.

Dans le viseur, la photographe observe une scène inversée : une composition abstraite qui se détache de la scène réelle. La lumière du Mali permet des contrastes magnifiques, avec noirs intenses dans lesquels se dessinent de nombreux détails.

Pourtant, que saisir de la vraie vie des vrais gens lorsqu’une photo demande autant de préparation et nécessite que le sujet prenne la pose ? On ne verra pas la série de portraits : les modèles ont conservé les polaroïdes réalisés avec le même appareil moyen format. Alors les images exposées au Vestibule s’attardent sur des scènes où les personnages ont laissé derrière eux des traces de leur vie quotidienne.

Phillipe

Empreintes, Isabelle Marchand, Le Vestibule, 40 rue Sedaine, 75011 Paris, métro Voltaire, jusqu’au 30 avril 2017

www.isabelle-dendrobate.com


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Revue Bancal - Auteur

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