Ciné // Girogirocorto film festival

A l'occasion de la 4e édition du festival de court-métrages GiroGiroCorto le 9 septembre aux Arènes de Montmartre, nous vous proposons de redécouvrir l'interview du cinéaste italien qui en est à l'initiative, Gianlorenzo Lombardi. Passionné de cinéma depuis l’enfance, Gianlorenzo Lombardi est un jeune réalisateur. Originaire de Rome, il a décidé de s’installer à Paris et profiter de ce que la ville peut lui offrir pour sa carrière. Gianlorenzo nous raconte son parcours, ses réalisations et les liens qu’il entretient avec Paris, sa ville d’adoption.

Peux-tu nous parler de ton parcours et de ta décision de travailler à Paris ?

Je suis originaire de Rome et j’habite en France depuis 6 ans… Je suis arrivé à Paris, via Erasmus, une expérience que tous les parisiens devraient faire, pour prendre conscience que la Ville Lumière n’est pas le centre du monde !

Je fais toujours beaucoup d’allers-retours entre Paris et Rome, mais depuis 2015 (avant j’étais dans le 18e), je me considère comme le « Rital sympa du 17e ».

C’est à l’université de Saint-Denis que j’ai appris l’art du cinéma, d’un point de vue théorique et pratique : c’est aussi là que j’ai rencontré plein de gens venant des quatre coins du monde et qui partagent la même passion du cinéma, avec une énergie hors du commun.

Par rapport à la réalité quasi-provinciale de mon ancienne université à Rome, où les gens parfois s’étonnaient de retrouver des gens du Sud, de la Sicile, ou encore de la Basilicate, ici ce fut le choc : j’ai eu la chance de rencontrer des personnes d’Amérique du Sud, d’Europe de l’Est, de la Chine, des États-Unis, du Nord de l’Afrique… Cette énergie cosmopolite m’a donné la force d’abandonner ma vie à Rome et de m’installer ici, à la recherche d’un nouveau départ.

 

Quelques mots pour décrire tes activités artistiques ?

L’expression « activités artistiques » me semble toujours une exagération par rapport à ce que je fais : mais à la fin, même si je m’efforce de rester humble, c’est bien ça que je suis – un artiste.

Je me considère comme un réalisateur débutant : je réalise des court-métrages amateurs depuis l’âge de 15 ans, dont « Cibo per cani » présenté hors-compétition au festival de Naples O’ Curt et « Io & Moi » présenté au Festival du cinéma très indépendant (Festival del cinema veramente indipendente) à Rome.

En 2016, pour mon master réalisation à Paris 8, j’ai réalisé mon premier film professionnel, « Les mecs n’ont pas de chance », qui était un hommage à la nouvelle vague et à la traditionnelle « Commedia all’italiana », comme on en faisait dans les années ’60. Le film met en scène les aventures parisiennes excentriques d’Enrico, jeune étudiant italien féru de cinéma. Il a obtenu le prix Charlot comme meilleur court-métrage comique, à Salerne.

En 2019, j’ai réalisé un documentaire « Le fabuleux cinéma du Dr Mouren » sur la vie et les secrets de Philippe Mouren, dermatologue à la retraite, obsédé par la mythique actrice Mylène Demongeot, pour laquelle il a recréé une chambre remplie de ses photos. Ce passionné de cinéma a installé chez lui un temple de 200 m2 considéré à Toulon comme un authentique musée du 7e art.

Enfin, je participe à la sélection de court-métrages pour Girogirocorto, un festival itinérant entre Rome et Paris, en collaboration avec l’Institut français de Rome et les arènes de Montmartre. La prochaine édition aura lieu à Rome du 9 au 12 décembre.

 

Comment ta double culture franco-italienne nourrit-elle ton travail ?

Je dois avouer que mes débuts en France furent un peu difficiles, mais j’aime penser que malgré ma nostalgie de l’Italie (les amis, la bouffe, le soleil, la bonne humeur…), j’arrive à réaliser de grandes choses ici et à déployer une énergie que je n’aurais pas forcément à Rome.

C’est en gardant ça à l’esprit que je développe mes projets où je mets mon savoir-faire au service d’un objectif pour des vidéos un peu décalées, en y ajoutant cette petite touche méditerranéenne qui me distingue de mes confrères.

Récemment j’ai collaboré avec un ami pour un mini-documentaire sur des jeunes japonais qui arrivent à Paris pour jouer au foot et apprendre le style européen, tout en s’amusant. Dans les yeux de ces gamins de 8 à 12 ans, j’ai retrouvé un peu de mon émerveillement quand je suis arrivé à Paris pour la première fois en tant qu’habitant et pas comme touriste…

En gros si je suis ici, c’est parce que Paris a changé ma vie, même si je reste critique sur certains aspects de cette ville : à ce propos, je vous invite à visionner les deux saisons « Ritals » de Svevo Moltrasio, joué par lui et son ami Federico Iarlori, une websérie hilarante sur deux italiens à Paris. Je ne partage pas toujours leurs points de vue et leurs critiques, mais ils mettent bien en valeur ce que beaucoup d’italiens pensent de cette ville et de ses habitants.

 

Quels sont tes projets ?

Je recherche des opportunités de collaboration qui me permettront de m’exprimer en tant que réalisateur, vidéaste ou encore photographe.

J’aimerais aussi faire connaître mon documentaire « Le fabuleux cinéma du Dr Mouren » en participant à des festivals, en vue d’une diffusion en salle ou à la télévision.

Je suis italien, mais l’échange avec la France m’a profondément aidé dans mon parcours créatif et existentiel. J’espère que j’arriverai un jour à tourner un long-métrage ici : c’est ça, j’aime rêver !

 

Propos recueillis par Céline

 

Girogirocorto aux Arènes de Montmartre, le 9 septembre de 20h à 22h30 Facebook


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Revue Bancal - Auteur

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