Ce qu’il reste de la folie

Le réalisateur de Ce qu'il reste de la folie, Joris Lachaise, passionné de philosophie, a suivi la voie tracée par Jean Rouch, le grand cinéaste connu pour ses documentaires ethnographiques sur l'Afrique. Au cœur du film, il y a la question de l’institution psychiatrique occidentale dont la grille de lecture a été imposée à l’Afrique et comment celle-ci a évolué avec la transformation des sociétés africaines sous l’influence de la mondialisation.

Le réalisateur de Ce qu’il reste de la folie, Joris Lachaise, passionné de philosophie, a suivi la voie tracée par Jean Rouch, le grand cinéaste connu pour ses documentaires ethnographiques sur l’Afrique. Au cœur du film, il y a la question de l’institution psychiatrique occidentale dont la grille de lecture a été imposée à l’Afrique et comment celle-ci a évolué avec la transformation des sociétés africaines sous l’influence de la mondialisation.

Ce qu'il reste de la folie, de Joris Lachaise, 2016

Joris Lachaise est parti à Dakar, accompagné de la réalisatrice Khady Sylla dont les films ont été montrés au dernier Festival des 3 continents à Nantes (voir article ici). La réalisatrice l’accompagne à l’hôpital de Thiaroye, en tant qu’ancienne hospitalisée dans ce même lieu ; elle espère, comme elle le dit si bien « trouver le mal qui tournoie dans mon esprit… » Cet établissement tente de soigner de façon différente de l’occident sans rejeter complètement les soins médicamenteux.

Le réalisateur filme, sans jugement moral, différents patients à l’intérieur de l’hôpital qui sont parfois confrontés à l’extérieur aux pratiques traditionnelles. On assiste aussi bien à des scènes du quotidien qu’à des tensions inévitables avec les proches. Joris Lachaise démontre, par des gros plans et des images très contrastées, qu’il existe une certaine porosité entre les deux pratiques à l’intérieur de la société sénégalaise tiraillée entre de nombreux modèles.

Le film ne traite pas vraiment de la folie mais il s’interroge sur la société africaine dans sa façon de vivre la différence avec le poids des coutumes.

Salih B.

PS : Revoir Insiang le beau film philippin de Lino Brocka et redécouvrir le plus grand cinéaste de ce pays. Insiang habite un bidonville de Manille avec sa mère, la tyrannique Tonya. Elle se démène corps et âme pour survivre dans ce quartier où chômage et alcoolisme font partie intégrante du quotidien. Un jour, Tonya ramène chez elle son nouvel amant, Dado, le caïd du quartier, en âge d’être son fils. Ce dernier tombe rapidement sous le charme de sa nouvelle «belle-fille »… Avec ce personnage de femme, Brocka dépeint toute la violence des rapports humains au sein d’une population abandonnée à ses pires instincts de survie. Le film ne lâche pas son héroïne d’une semelle pour en faire une magnifique tragédie.


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Charlotte PALMA - Auteur

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