[[B]]rêve de jour // Les ombres que tu croises

Chaque jour de la semaine, nous publions les chroniques de l'autrice Valéry Meynadier, des textes courts sur tout et rien, sur la littérature, l'art et les merveilles (ou les douleurs) du quotidien. Nous les appelons les brèves de jour, des (B)rêves, des rêves insufflés par le B de Bancal !
Photographie de Nikita Fedrov

C’est bon de marcher à cœur ouvert droit devant soi. Les voitures aiment la nuit, elles se taillent une belle part dans le silence, écoute, on n’entend qu’elles. Les motos sont des grands coups de ciseaux dans les oreilles. Tu caresses tes cheveux. Tu te souviens : les oiseaux chantent tous les matins. Dans moins de deux heures, ils seront là. En attendant, marche. C’est si bon de marcher quand tout s’arrête. Les ombres que tu croises ne savent pas non plus, personne ne sait, ne se souvient. Tu as changé depuis. Les photos dans les journaux, tu parles. Ils t’ont rasé la tête & en salle de gym, tu as développé tes épaules, tes fessiers. En t’interdisant le souvenir, tu t’es sculpté une dureté dans le visage. Respire, personne ne sait.

 

Valéry Meynadier, 26 mai 2023


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Revue Bancal - Auteur

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