”B”rêve de jour // Il n’y a pas d’épines

Chaque jour de la semaine, nous publions les chroniques de l'autrice Valéry Meynadier, des textes courts sur tout et rien, sur la littérature, l'art et les merveilles (ou les douleurs) du quotidien. Nous les appelons les brèves de jour, des (B)rêves, des rêves insufflés par le B de Bancal !
Peinture d'Edward Hopper

La nuit se déroule comme un tapis noir sous tes pieds, semé de roses, vois-les, décide, il n’y a pas d’épines, que des pétales, décide qu’il en soit ainsi. Tu marches. Le petit noir de l’aube est meilleur que celui du matin.

 

Un café, s’il vous plait.

 

La serveuse est si vieille que la poussière lui tombe des yeux, elle reconnaît ta solitude, elle te demande :

 

Vous aimez la pluie ? C’est bon pour les maladies de cœur.

 

Et elle te fait un clin d’œil. À travers elle, c’est la vie à l’œuvre qui te parle, la vie te dit d’aller sous la pluie, la vie te conjure d’avancer, quel que soit le temps, va de l’avant, Sacha, te laisse pas punaiser sur un mur. Tu raques ton café, chuchotes un merci à la sorcière, tu sors, les poumons dégagés. Les gens comme toi, ils reviennent pas. T’es là, tout le reste, c’est du flanc.

 

Il se met à pleuvoir.

 

Toi, tu es là…

 

Valéry Meynadier, 30 mai 2023


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