Béliers

Cette année à Cannes, le jury du Prix Un certain regard a décidé de récompenser le film Béliers de Grimur Hàkonorson. Une bonne nouvelle pour le cinéma islandais et un prix mérité pour ce film au scénario original et à la mise en scène soignée.

Cette année à Cannes, le jury du Prix Un certain regard a décidé de récompenser le film Béliers de Grimur Hàkonorson. Une bonne nouvelle pour le cinéma islandais et un prix mérité pour ce film au scénario original et à la mise en scène soignée.

BéliersDans un petit village reculé d’Islande, deux frères, vivant seuls et ne se parlant plus depuis une quarantaine d’années, doivent faire face à la « tremblante », une maladie qui décime leur troupeau de moutons. Gummi (Sigurour Sigurionssonn) et son frère aîné Kiddi (Theodor Juliusson) luttent pour survivre et sauver leurs bêtes.

Le réalisateur Grimur Hàkonorson promène sa caméra dans un paysage balayé par un vent glacial et suit la vie de ces deux célibataires endurcis par les hivers rudes islandais. Le drame qui se noue devant nos yeux est de l’ordre du mélo rare car filmé à hauteur d’homme. La maladie incurable qui attaque le troupeau de béliers va bousculer les deux frères et les forcer dans leur dernier retranchement.

Il faut voir ces hommes câliner leurs bêtes pour comprendre leur désarroi dans ce paysage désolé. Les deux acteurs sont excellents et la « composition » des béliers bonifie leur jeu. Il faudrait, comme dit le metteur en scène, créer l’oscar du meilleur animal. Ceux-ci l’auraient à coup sûr.

Le film montre un monde en voie de disparition dans un pays européen, si près et si loin de chez nous. Certes le film n’évite pas certaines longueurs mais Grimur Hàkonorson, par des plans larges et fixes, prend le temps d’aimer ses personnages, bourrus mais attachants comme dans la dernière scène poignante du film.

Salih B.

Béliers, drame islandais de Grímur Hákonarson, avec Sigurður Sigurjónsson, Theodór Júlíusson, Charlotte Bøving (9 décembre 2015)

PS. : Le cinéma japonais regorge de chef-d’œuvres méconnus comme Une femme dans la tourmente (1964) de Mikio Naruse. Reiko (Hideko Takammine), veuve de guerre depuis dix-huit ans, s’occupe du petit commerce de ses beaux-parents quand elle voit leur avenir menacé par l’ouverture prochaine d’un supermarché dans le quartier. Koji (Yuzo Kayama), son beau-frère, revient à la maison pour l’aider et tomber amoureux… Mikio Naruse a toujours donné le beau rôle aux femmes et son actrice fétiche Hideko Takamine le lui rend bien. Son jeu est extraordinaire et son visage un trésor pour la caméra. Dans la scène du train, elle réussit à retranscrire toutes les émotions en quelques secondes par la magie de son regard. Il existe bien une poétique de l’acteur ! Vivement une rétrospective pour voir et revoir tous ses films comme Nuages flottants (1955).

 


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Charlotte PALMA - Auteur

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