(T)rêve de jour // Les couteaux sont toujours désespérés

Chaque jour de la semaine, nous publions les chroniques de l'autrice Valéry Meynadier, des textes courts sur tout et rien, sur la littérature, l'art et les merveilles (ou les douleurs) du quotidien. Nous les appelons les brèves de jour, des (B)rêves, des rêves insufflés par le B de Bancal !
Photographie de Xavier Blondeau

Pourquoi les français appelaient les pigeons les rats du ciel ?
En France depuis trois semaines, des expressions comme ça qui la laissaient en rade.
Elle se demandait, si le ciel était un égout, Dieu habitait dans un égout ?
Même si elle ne parlait plus, ça ne l’empêchait pas de se poser des questions.
Elle aimait rouler dans la nuit, dans les voitures, les bus, sur les routes. Elle maudissait les bateaux & détestait la marche. Ce qu’elle aimait c’était la voiture comme en ce moment, ils écoutaient de la musique. Herbert conduisait. Marie-José à gauche d’Herbert, là aussi, quelle drôle d’expression : à la place du mort.
Elle se tenait à l’arrière, dans une interrogation humble & perpétuelle.

 

Elle avait perdu les mots, ils s’étaient vidés de leur sens comme de pauvres veines coupées par un couteau désespéré. Les couteaux sont toujours désespérés. Elle s’était promise un jour d’y retourner dans le désert libyen avec plein d’eau & de la musique, en 4×4, toutes fenêtres ouvertes ; y enterrer les couteaux saignants.
Si peu belle la vérité, pourquoi la dire ?

 

Valéry Meynadier, le 20 juin 2023


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